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poetic, textual and sound experiments

Between sound poetry and theatre, all is poetry summed up the poet Jean Cocteau by adding the suffix poetry to all the arts and to life.

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Contempt

Mes prix de toi, ta valeur, ton odeur. Épris de toi. Tu vaux mille chameaux, leur terre, l'eau qu'ils boivent, celle qui te désaltère. Soulève mon poids. Désaltère-moi dans un baiser de toi. Je t'aime mon ami, c'est ainsi, je n'y peux rien ; je ne peux réprimer cette brûlante tendresse, que j'éprouve pour toi. Tu m'éprouves. Je éprouvette. Tu expériences. Nous Hiroshima. "Je", ne veut plus jouer avec "toi". Reporter à demain. Maladroit. Porter à demain... Déporter le long des quais. Lourd. Lourd. Sans remettre à deux mains. Deux mains qui serrent les miennes. Très fort. Très fort. Jamais oublier. Jamais tendresse ou sablier. Le temps efface les souvenirs comme du sable, les souvenirs gravés dans le sable. Je te jetterai dans l'eau de l'oubli. Le fleuve stagnant t'engloutira comme il a dévoré mes autres amants. Et parfois des relents venus de nul part. Des choses oubliées qui refont surface dans le fleuve de mes pensées. Un désir pour toi, de la haine pour lui, l'indifférence pour l'autre. Mais qui sont-ils? "Je" ne me souvient pas. "Je" ne veut plus savoir. "Je" est une rivière qui coule et qui s'oublie. Tu flottes dedans comme un poisson mort, mort par le poison de ma volonté. ''Je" ne te connaît plus. "Je" t'a oublié. "Je" ne te voit plus sur ses sentiers. "Te" a disparu. "Toi" s'est effacé. Aspiré par les serpents des sables. Serpents qui descendent et remontent le temps, indécemment... Serpents qui se répandent en toi, en moi, en nous, en lui... Serpents liquides qui coulent, inonde la terre de peaux mortes. Les peaux mortes de l'oubli de toi. La terre se recouvre peu à peu des cadavres de nous. Elle se derme de nous. Elle, multi-couches, multi-dermes debouts. Elle, multiple toi. Chaque facette est un tableau de toi. Chaque miroir, ton reflet. Chaque rivière, ton sang qui coule dans tes veines. Tu vis la Terre. Tu vis, la rivière. Tu saignes, le monde. Ton rire, les tempêtes. Ton soupir, un ouragan. Tes désirs, le chaos. L'adieu au monde, aux iris. Déesse de toi qui te couronnes d'iris sur une montagne de pierres. Ose, iris!

The Big Questions

- ... Et, de quoi ça parle ? *** - D'amour ! De quoi d'autre voulez-vous que ça parle! Quand on ne parle pas d'amour on ne parle que de haine, ce qui revient relativement au même. L'amour d'un autre, l'amour pour les parents, les enfants, la guerre, la jalousie, tout ça c'est l'amour! Et on ne parle que de ça. Quand bien même on voudrait parler de l'indifférence, il n'y aurait rien à dire; l'indifférence, c'est le ''no man's land'', la frontière entre l'amour et la haine, là-dedans il n'y a rien que de l'entre-deux, c'est à dire du pas grand-chose, alors le silence règne en maître au milieu de l'indifférence, et l'on se tait.

Omelette and peaceful

Je suis une beauté offerte à une île déserte. seras-tu dessus? Es-tu mon île? Es-tu le complément du aile qui forme la troisième personne? Mon île est mon aile ne sont qu'un. Mon île est déserte et attend qu'un ange passe. Ange-oeuf. Serais-tu de passage? île flottante faite avec les œufs de mon ange. Deux œufs sur le fond d'une poêle, deux îles de sable jaune et d'écume blanche. Îles qui dégoulinent quand on les crève. Ils crèvent quand on les dégouline. On les dégoûte aussi. Îles, n'ont plus de saveurs. Îles, ne sont plus exotique, je te connais déjà par cœur mon île. Longtemps je t'ai exploré. Je connais chaque grain de ton sable, chaque plante de ta terre. Je connais les oiseaux qui chantent dans tes branches. Je te connais mon aile, souvent je me suis envolée avec toi. Souvent je me suis envolée de mon île avec toi.

The last meeting

Ton sur toi sans ton, sans mesure, sans tonalité, je suis un bruit immense et sourd, un déchirement dans l'espace... Je suis un acte de jouissance et de souffrance, en sous-France, je m'évapore en souffre. Dans les catacombes de tes esprits, j'erre comme une âme sans peine, je n'ai pas peur, je ne fais plus peur, je ne suis plus rien, je ne suis plus... même le néant m'a fuit. Je disparai peu à peu, absorbé par le chaos, "je" n'est plus. ***** Je n'ai plus ni toits ni armée... Je suis unconquérant, un Alexandre de papier mâché, un César de bronze, un tyran de pacotille. Plus rien ne me craint, seule l'image qui reste encore quelquefois dans mon miroir parvient encore à m'effrayer, sans pour autant me frayer un chemin de l'autre côté. Je suis condamné. Je suis le chemin qu'un condamné, lui-même, l'âme qui l'a précédé, a tracé avant lui. Chemin infernal sans lumières, tracé de sang et d'ossements ; doucement, très doucement, trop doucement, jusqu'à la torture. Jusque-là, le tort dure. Torsion ultime des dernières miettes de l'âme, qui défigure le visage, comme un cri, une insensé démesure, une octave à l'infinie. Auguste déchirure qui transcende d'un coup de glaive le corps et l'esprit comme s'il se fut agit d'une simple feuille de papier. Tandis qu'une flamme se charge de lécher les derniers débris de la feuille ensanglantée... ***** Encens ganté. glotte hurlante. Chêne hurlant des cris d'hommes émasculés... que l'on trempe dans la chaux comme dans du thé. Immense carnage de l'être contre son reflet, il croit qu'il est lui-même, il n'est que son illusion. Et pendant ce temps, il tue, il ronge, il pille, il se repaît des cris et des douleurs qu'il croit ne plus pouvoir éprouver, jouant comme avec un sac, avec le dernier rendez-vous amoureux, le dernier rendez-vous de "l'amor"... celui qui aime même les sans-coeurs.

the way to you

Qu'est-ce que l'amour? Nous marchons sur le même chemin, Nous mangeons dans les mêmes assiettes, Nous partageons la même couche, Nous savons à force et douceur les secrets des corps de chacun, Mais il me semble surtout, nous brûlons chaque fois de nous voir avec le même émerveillement qu'au premier instant, Nous nous voyons comme des miroirs imparfaits l'un l'autre, Et c'est parce que le reflet est beau, pas tout à fait lisse et bien poli, Qu'il nous plaît sans cesse de le regarder comme une première fois. Je t'ai donné mon corps comme s'il s'agissait de la première fois, chacun avant toi étaient une première fois, et chacun avant toi était un pas de plus vers toi, chaque fois tentative d'admirer le miroir que tu es jusqu'à te trouver. Pourtant, il se peut que toi aussi tu ne sois que l'ébauche du miroir, Comment savoir, le miroir est si flou. Et pourtant si jamais il était poli comme on peut les observer aujourd'hui, j'aurais peur et je m'enfuirais... Mais ton reflet est si confus, si pareil à une brume, et pourtant je m'y retrouve dans tes yeux... Bien qu'ils n'aient pas la même couleur que les miens, Ils regardent dans la même direction. Ainsi nos deux reflets se font face en même temps qu'ils se tournent dans la même direction. Pourtant nous ne sommes pas deux vierges nées dans l'instant de la rencontre, un sculpteur aux mains fallacieuses nous à déjà travaillé auparavant, Nous mélangeant encore à d'autres terres, nous assemblant et nous défaisant, à ses yeux invisibles nous ne sommes que des ébauches. L'amour n'est rien où toi tu es trop. L'amour n'est qu'un mensonge, Toi, tu es mon illusion; et j'aime à te croire, à croire en toi, comme un homme en un dieu. Je te sais si immatériel, à la fois fait de chair et de sang, Tandis que mon esprit ne peut s'empêcher d'interpréter avec un zèle déplacé, l'écho de ton reflet. L'amour n'est qu'une illusion, tu es bien réel, mais je te vois amour; Je te vois, illusion. Tu es, tandis que tu n'es pas pour moi... Alors il me faut parcourir d'autres territoires de toi-même pour te croire ou te voir. Je pars comme un nomade dans ton Sahara, assoiffé de te boire, croyant à tous tes mirages et tes oasis... Me heurtant à ton désir, aux étoiles de ta tendresse, aux dunes de ta douceur, aux épaves de ta vie d'avant et de celles à venir... D'autres aviateurs t'ont exploré avant moi; d'autres le feront. Ton sable est chaud sous mes pieds, Si suave que je m'y brûlerais les pieds sans même m'en rendre compte. Si doux, que je me réveillerai de ta traversée comme après le plus doux des rêves, De ceux qui vous transforment une journée en petit paradis; Si doux que ma vie n'en sera que meilleure, sans heurt. Puis l'oubli peu à peu s'installera dans ma vie, effacera ce doux rêve et le remplacera probablement par un autre. C'est ainsi, tu le sais, et tu t'effaceras, mon reflet, tu t'oublieras toi aussi dans les abîmes d'un autre reflet. C'est ainsi, nous ne sommes pas tristes, nous le savons déjà. Et nous courrons avec le même intarissable désir vers ces nouvelles illusions perdues, aussi vierges et heureux que des glaises fraîches. Nous laisserons nos illusions s'évaporer dans la brume, se rendre au chaos comme il a toujours été promis.

Desire

Désir. Désir. Désir. Illusion du désir. Certitude de l'illusion... tourne, tourne et chavire... emporte les derniers élans de certitude. Corps en flamme. Tête en friche sur un manège au son d'une sonate pour violon et violoncelle de Ravel... Dernier souvenir au bord d'une falaise, aiguisée comme une dentelle. Savais-tu que la dentelle est apparue au Moyen Âge, alors que les longues manches s'ornaient de dents de plus en plus fines, de plus en plus travaillées... de plus en plus dentelées... comme des bouches, des sourires... Des bouches immenses au bout d'un vêtement. Deux baisers simultanés... deux baisers d'araignée... Art régnait autrefois... art file comme le temps, mais c'était autrefois... art raie sur-image... surimpression de jamais vu. Étrange chose qui se répète à l'unique.

Chimera

À dix-sept ans, l'âge des poètes les montagnes sont folles et les nuages sauvages, les fleurs parlent une langue qui fait pleurer les cœurs, et éternuer les sots. Oh, tu as dit cette heure comme on dîne à neuve heure. Heure toute neuve juste avant dix. Tu as dix-sept heures, je l'ai entendu de ta bouche. J'ai entendu le temps sortir d'entre tes lèvres. Et j'ai baisé le temps en t'aimant, alors mon amour pour toi me fait craindre un peu moins nos dernières heures. À la lueur de nos cœurs, je verrais un nouveau matin se lever. Et la chimère de papier mâché s'envolera répandant derrière elle un écho mélodieux. Odieuse chienne-mère, aux dieux tu le paieras, et tes ailes se froisseront, et mon amour grandira même lorsque tu m'auras dévoré. Je ne saurais pas l'énigme, puisque c'est toi qui la dictes, je saurais y répondre. Je ne saurais plus ton corps de lionne, tes ailes de faucon et ta queue de serpent, je ne verrais même pas la pomme que tu me tends. Je ne saurais plus être tenté par ta chair, je ne serais plus qu'amour pour toi, je ne saurais plus que t'aimer et je croquerai dans ta silhouette de papier. Et tu disparaîtras, brûlée par ma salive. Quand alors je m'en lécherais les doigts, tu me regarderas du haut d'un invisible rocher, ma chair, ma tendre et douce, ...si chère chimère.

A theater at our fish-bodies

Viens donc te reposer un après-midi à l’ombre de l’été. Nous irons nous baigner dans des lueurs d’espoir. Nous goûterons à toutes ces hautes herbes qui sentent bon la nostalgie. Mais pas trop, car elles sont poisons. Et c’est toi que je veux pour poison mon aimé, Ni passé, ni futur, juste le présent de nous. Que ce soit toi qui me tues, à petits feux – follets. qu’ensemble nous soyons notre propre mort, Ainsi va de ceux qui la choisissent, qu’elle ait ton visage, qu’elle soit toi. Je te choisis pour mort mon aimé, je te choisis pour passé, je te choisis pour futur. Et surtout, je te choisis à présent. Pêche-moi, pêchons-nous, ensemble soyons les pois(s)ons du mal. Car de toutes nos écailles, arc-en-ciel de bonheur, le mal sera notre bien. Et dans mon sang, je veux que flottent nos poissons, vivier divers, Quand l’arbre sera sec, fera reprendre son souffle à la vie… Sur la barque-vie, notre sang puisse sonner. Doux souvenir mélodieux de nos deux corps qui se sont aimés… Doivent comme au théâtre faire leur entrée, puis repartir, laisser la place, À d’autre que nous. Issus du nous.

"You" no longer exist

« Tu » n’existe plus Je suis le troubadour du désir Ma muse m’amuse Comme un oiseau de feu qui se place en ton creux Le creux orbital Le creux ventral Le creux sentimental La broderie sur la peau, constellation de graines brunes le lin sur la nuque le lin sur les hanches le lin sur les joues le lin qui nous enveloppe la nuit Le blé sur tes bras-branches Le blé sur tes cuisses Le blé au creux de tes cuisses, là-bas sous les os iliaques L’île des merveilles Il s’émerveille Le tambour cordial palpite Tout en lui se met à gonfler Le corps, le désir, les sentiments Il faut une échelle pour Eschyle Il est une colline de miettes rongées par des fourmis Il est un infini dessin d’Escher Elle est cet escalier sans palier Elle est le lait, il est le beau Il est sombre, elle est (son) ombre Eux s’estompent, se trompent, recommencent Encore et encore, il parcourt l’escalier, elle fait le tour ds fourmis Il tombe, elle pierre Elle pierreries, diadème et saphir Lui sappho et socrate Savoir ne les intéresse plus Être non plus Vous ne les verrez plus Ils sont dans une vaste prairie, perdus et enlacés

Our mouths are a black hole

Moi bouche Toi menton Nous baiser passionné Enhardi par la ténacité De ce qui brûle à l’intérieur de nous Je suis une montagne, tu es un gratte-ciel Je suis cathédrale, tu es cathèdre Je suis Graal, tu es le sang de la croix Je suis sans dieux ni foi, je suis désir pour toi Nous sommes l’espace d’un instant Tous les mythes des temps Égoïste, Égoïste Je suis un « tue pour toi » Tu es un jeu pour moi Et cette fraction de secondes Nous ne sommes l’un pour l’autre Plus rien que nous sans toi ni moi Plus rien ni féminin ni masculin Plus rien ni pensée ni désir Que cet immense gouffre temporel Cet immense vortex né de notre désir Trou noir qui aspire tout dans son élan Et nos corps et le temps Et la vie et l’instant Je t’ai aspiré par ma bouche Tandis que tu me disparaissais1 par la tienne En ce même instant L’on aurait pu dire Nos bouches sont un trou noir Et les mots n’existent pas 1Je ne veux pas de fée dans cette histoire. Je ne veux pas de point non plus. Seuls les mots sont imperméables au trou noir. Les mots n’existent pas. On ne peut faire disparaître ce qui n’existe pas.

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